La conférence sur les paysages transfrontaliers devait en fait avoir lieu à Bratislava, dans la région des 3 pays Slovaquie–Autriche–Hongrie. Étant donné les mesures de protection liées à la pandémie COVID-19, elle avait spontanément été déplacée dans l’espace virtuel. En effet, les fermetures des frontières étaient monnaie courante à ce moment. Cette situation a montré plus clairement que jamais ce que signifie une collaboration transfrontalière aux participants du monde entier1 : elle n’est pas une évidence, certes, mais le fruit de longues années d’efforts ; elle se pratique tous les jours et doit être poursuivie avec confiance.
Au sein du paysage, les frontières nationales sont des lignes artificielles, généralement invisibles, qui représentent toutefois des cultures, des mentalités, des procédures et des institutions très réelles et très différentes. Se comprendre au-delà des frontières n’est pas toujours simple.
Lors de son exposé, la cheffe de projet, Anja Brüll, présenta des expériences de longue date de la collaboration transfrontalière à l’aide de nombreux exemples de projets du P3P. Les auditeurs étaient vivement intéressés et inspirés. Selon l’organisateur de la conférence, le professeur Attila Toth, le Parc des Trois Pays est un projet pionnier en Europe.
Le véritable défi n’est pas la collaboration transfrontalière en tant que telle, mais bien la collaboration entre des structures administratives fragmentées, des secteurs d'utilisation des sols et économiques, ainsi que de diverses disciplines, résume Anja Brüll. L’approche holistique et centrée sur la région de la gestion territoriale peut ici aider à créer la compréhension, la coopération et l’innovation en interaction avec les nombreux acteurs. « Les architectes paysagers génèrent une gestion de la transition », précise Anja Brüll. De multiples exemples d’organisations de la nature et du paysage et de groupes d’action locaux de l’Euregio Meuse-Rhin le montrent bien. Cet esprit devrait être mieux reconnu par les politiciens et mieux ancré dans la formation et la conscience des architectes paysagers (et professions similaires).
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1 Pour des raisons techniques, quelque 300 personnes également inscrites n’ont pas pu participer à la conférence en ligne.